Championnat de France 2002

1er POMMIER Jérôme Jet Poket
3 Moisseron Sylvain  PAP

 

 

Mon Championnat de France 2002

Par Jérôme Pommier

 

Le nouveau cru 2002 s’annonçait exceptionnel : Gap , ses montagnes et ses 330 jours d’ensoleillement par an. Les copains seront là, Ronan, mon principal concurrent et complice de vol, les gars du club (Tristan, Jacky, Max et Jean-claude) et les autres… Pour le matériel, je ne change rien, mon Top80 et mon Equinox commencent à se faire vieux mais nous sommes bien ensemble.

 

VENDREDI 3

Au bureau, la tête en l’air et les yeux sur l’écran, je regarde les derniers messages de la liste puis je consulte la météo. Il faut partir tôt parce qu ‘il y aura une dégradation en début de semaine.

 

SAMEDI 4

Chargement du matos dans la matinée, la xsara est pleine. J’arrose les plantes pour la semaine et en route pour l’aventure. En passant par la ferté saint aubain, je m’arrête chez Vadim qui m’offre une délicieuse pizza savoyarde, je suis déjà dans l’ambiance « montagne ». Repus, je reprends la route direction Taxat Senat (près de Chantelle dans le bourbonnais) chez mon oncle Papo qui m’accompagnera en début de semaine.

 

DIMANCHE 5

Départ de bonne heure et de bonne humeur. Repas diététique chez une copine à Grenoble et coup de fil de Ronan : « t’es où ? » J’arrive dans l’après midi à Tallard, juste le temps de dire bonjour, monter le campement et préparer mon moteur : Changement de la bougie et des durits.

 

LUNDI 6

Nous allons voler au moteur sur le lac de serres ponçons sur le terrain école de Thierry Simonet. Quand je dis sur le lac c’est SUR le lac. Ronan nous fait une démonstration de barefoot pour la vidéo et les photos, son père manque de peu le vidéogag. Moi je reste sage. Bruno Vezzolli nous rejoint pour essayer son épave de vitto, il ne pousse pas assez, Ronan lui prêtera un Racket pour la compet.

De retour au campement, Jacky et Jean claude sont là, nous allons voir Denise pour l’inscription.

 

MARDI 7

Premier briefing en début d’après midi, nous sommes 28 inscrits sur 2 poules et nous débuterons par une traditionnelle précision d’atterrissage précédée d’un touch and go. Alain Barthère, notre directeur de course est clair : « la météo va être dure, il faudra se tenir prêts pour le moindre créneau »

Nous faisons une première tentative dans l’après midi, le tirage au sort a désigné Jean claude comme fusible. Le vent forcissant et les fermeture de la A2 décideront Alain de reporter la manche. Nous retentons plus tard en commençant par la poule A. Francis gardeur casse son support moteur sur le touch an go, il décide de quitter la compétition. Je tombe dans une accalmie et réussi un honorable 150 mais les congestus se forment en dessinant un ciel de fin du monde, la manche est annulée. Tristan et Max arrivent le soir, ils n’ont rien manqué.

 

MERCREDI 8

Une petite tentative de Jean claude le matin, toujours pas validée. Puis un nouvel essai le soir, Bruno Vezzolli fusible poule B est long à prendre le départ mais c’est parti. Je suis le 7ème à passer, le vent se renforce. Je décolle bien, mais lorsque je fais mon touch and go, Didier Mercadier se fait fermer en passant sous le vent des hangars, il tombe au sol en cassant son hélice et quelques tubes de son Jet Pocket. Moi je me retrouve en l’air dans de fortes turbulences, mi-gaz, les mains aux oreilles, je transfère mon poids du coté ou ça porte en restant bien face au vent. Arrivé au dessus de la cible, le commissaire me demande de monter mais je suis gaz a fond et je descends encore ! Après avoir réussi à reprendre de l’altitude dans un passage plus calme, je coupe mon moteur et amorce mon approche, tout se présente bien puis à 3m sols, une bouffe me fait remonter et va me déposer 30m derrière la cible. Enfin au sol, je me retourne, les autres plient leur matériel, la manche est encore annulée.

 

JEUDI 9

Briefing à 7h00, la pluie et le brouillard sont invités. Les rendez-vous sont repoussés d’heure en heure et lorsque cela se dégage, le vent est déjà trop fort, le prochain briefing est pour 17h00. Nous téléphonons dans les 4 coins de la France pour analyser la météo et surprise : il fait bon à voler à Laragne à 30km de là. On saute dans le camion Reflex pour aller voler dans les 2 heures de temps libre. Sur place, il fait beau et la brise est légère, Bruno tentera un vol pour régler son barreau : il est trop long, il cogne dans l’hélice au déco, on n’a plus qu’a plier et rentrer. Une autre équipe a fait le bon choix en allant se tirer une bourre sur des karts de location à quelques km du terrain.

A Tallard le vent est plus calme mais les averses sont fréquentes, Alain relance pour la 5ème fois l’épreuve en proposant un départ libre. Les départs s’enchaînent, les glissades sur la bâche humide qui nous sert de cible donnent droit à de belles cascades, mais la manche est enfin validée. Je passe ma PA dans un vent travers piste, la cible posée à 10m de la piste interdite de survole m’oblige a engager un dernier virage en approche en L, pas évident mais je marque tout de même 100pts. Alain relance une PA dans la foulée avec un premier passage sur 4 quilles de mania. Tout se passe bien pour moi, je fais le 200 en PA. Certains se sont posés avec plus ou moins d’élégance entre les piquet (Max…) et Jean Dominique Riberty nous a fait la démonstration de l’utilité de sa roulette.

Suite à ces deux épreuves, le classement donne Vincent Ceccarelli en tête malgré ses décollages dans un style douteux, Bruno vezzolli 2nd et moi même 3ème.

 

VENDREDI 10

Le briefing est matinal mais lorsque mon réveil sonne, la pluie tombe fort. Je me rendors tranquillement pendant qu’ Alain explique le fonctionnement des GPS. C’est la nouveauté de cette année, nous ne faisons plus de photos des balises mais nous les validons par des marques GPS.

Je me lève vers 10h00 pour un fuelling de 4.5L. La manche est lancée dans l’après midi, le but et de faire un maximum de km avec ces 4.5l, retour au terrain obligatoire. Nous partons sous un ciel encore chargé, les conditions sont très calmes mais c’est humide, nous prenons même de petites averses.

Je rentre avec 0.4l en ayant parcouru 61km en 2h00, mais je me suis planté en navigation sur une balise, seulement 53km me seront validés. Ronan fait la première place en validant 64km alors qu’il s’est perdu pendant 15min dans les nuages. Le troisième valide 43km et le classement se dessine : je suis en tête avec 18pts d’avance sur Ronan.

 

SAMEDI 11

Alain nous avait demandé de nous tenir prêts à 7h00 pour une nav-vitesse d’environ 1h00 – 1h30. La préparation de navigation est comprise dans le temps de vol, c’est a dire qu’il nous donne les balises de contournement 5min avant le départ du chrono. La brume repousse le départ à 11h00, les thermiques se mettent en place, il y a des voiles dans tous les sens sur le terrain. Après avoir reporté mes balise sur ma carte en couleur et avoir décidé de mon parcours pour contourner les 7 balises en essayant de faire le moins de km, je décolle dans les premiers en courrant plus qu’a l’habitude (j’ai le plein pour charger la voile et aller plus vite) A peine en vol et je me mets en ligne vers la première balise barreau a fond. Je peine a prendre les 300m d’altitude supplémentaire de ma première balise et au raz du sol, j’ai des difficultés en navigation mais après un tour pour reprendre du gaz et me repérer, je me remets sur le droit chemin. Entre les deux premières balises, mon equinox me fait sa première frontale suivie d’une crevette (que j’ai pu admirer) et en relachant le barreau, tout se remet en état de vol. J’enchaîne les balises en jouant avec les reliefs, la navigation n’est pas évidente. Je croise quelques concurrent plus ou moins en jardinage… Juste après la dernière balise, en rattrapant Laurent Salinas sous sa Quarx, je sens ma poignée d’accélérateur se ramollir et j’entends le moteur se mettre au ralenti : pas de doute, mon câble d’accélérateur m’a encore lâché. Plus qu’une solution pour ne pas vacher en pleine montagne et finir l’épreuve : lâcher ma voile pour accélérer directement en actionnant la virole des gaz sur le carbu. Et pas question de lâcher le barreau, je suis en compet. , et Laurent est en vue. Libre de tout contrôle au frein, mon équinox se fait un régal de bouffer Laurent en arrivant sur le terrain, la confiance en cette voile m’a permis de finir a fond malgré les conditions de montagne. Je fais le 2nd temps (33km en 1h02) 2min derrière JLT qui avait décollé avant moi, il ne reste plus qu’a attendre la vérification des GPS. La mécanique m’attend à l’atterro, le câble mais aussi mon réducteur, j’ai un joint qui fuit et l’huile coule sur le pot et le réservoir. Alain nous demande de passer au fuelling pour une éco pure sur 1.5l. Dominique, le père de Ronan me passe un câble neuf mais il est inquiet, son poulain n’est toujours pas rentré, en fait il s’est perdu en s’engageant dans une mauvaise vallée avec Max au début de leur nav. Nous mangeons sur place en regardant les cumulus se développer, c’est de plus en plus chargé. Alain nous annonce en début d’après midi que c’est trop fort pour l’éco et qu’un seul pilote a validé toutes ses balises : pas de bol, c’est moi !

Heureusement que la dernière manche n’a pas été lancée parce que mon joint de réducteur est complètement mort, mon moteur a vomi toute son huile dans le hangar, il n’aurai peut être pas survécu a une autre épreuve sans être soigné…

Nous nous retrouvons devant le PC course pour regarder nos analyses GPS, y’a pas photo, je suis champion ! Ronan et 2nd et Sylvain Moisseron est 3ème.